Diana Krall a longtemps pensé qu’elle n’était pas une chanteuse. La faute à ce contralto qui lui semblait trop grave. Et pourtant. Sa voix est aujourd’hui une des plus belles du jazz. Une voix unique. Une crooneuse authentique avec toute la discipline que l’exercice induit : économie d’effets, maîtrise du souffle, précisions, groove, swing tout en retenue et en intensité. Son mentor est Ray Brown. Impressionné par le talent de Diana Krall, il lui met le pied à l’étrier ; premier album à 18 ans. Toquée de jazz, elle s’empare du répertoire classique, Nat King Cole, Irving Berlin, ou encore George Gershwin pour en offrir non pas une nouvelle interprétation, mais un nouvel arrangement entre son piano et sa voix. A la fin des années 90, Diana Krall est devenue une immense star, elle chante en duo avec Tony Bennett, donne un concert avec Paul Mc Cartney et accompagne Céline Dion.
Diana Krall a longtemps pensé aussi qu’elle ne pouvait pas écrire de chansons. Elle saute le pas en 2004 avec The Girl in the other room, premier album de ses compositions, son meilleur pour certains. Les puristes du jazz lui reprochent de s’égarer sur le terrain de la pop. Elle répond qu’elle a appris à jouer du piano sur Hey Jude. Diana Krall, c’est l’élégance absolue, joue à joue entre Nat King Cole et Julie London. Du premier, son idole, elle retient les talents de chanteur et de pianiste, elle l’enfant prodige passée par le conservatoire de Boston. De la deuxième, elle a hérité cette capacité à glisser des micro-émotions entre les notes. C’est assez dire l’atmosphère exceptionnelle qu’elle est capable de créer sur scène, toujours accompagnée des meilleurs.
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