S’il existait une famille royale du jazz, Herbie Hancock en serait un des princes. Car le jazz c’est une histoire de famille, de rencontres et de styles. Dans la famille Hancock, il y a d’abord la légende Miles Davis avec qui Herbie Hancock, 23 ans, fait ses premières armes de pianiste pour le mythique label Blue Note au début des années 60. Des années effervescentes et pas seulement pour le jazz ; ainsi la Motown est créée à Detroit en 1959 et le label Stax en 1963 à Memphis. Ca tombe super bien pour Herbie Hancock, artiste virtuose à l’âme d’aventurier.
Il explore les sonorités nouvelles, et devient un maitre du synthétiseur, se promène du côté du cinéma et rencontre Antonioni, tout en composant des disques majeurs pour l’histoire du jazz. Jamais en reste, il s’impose comme le nouveau boss de la culture hip-hop en 1983 avec un tube zinzin : Rock-it. Il y aura d’autres périples, tout aussi inattendus et magnifiques tels ces Letters to Joni, dédiées à son amie Joni Mitchell, ou ce Round Midnight, composé pour Bertrand Tavernier. Ces rencontres se prolongent souvent sur scène, écrin idéal pour la démultiplication du génie d’Herbie Hancock.
Quinze grammys, un Oscar, un César, un titre de commandeur des arts et lettres, entre autres récompenses, rythment les beaux voyages de ce monument du jazz. Avec le temps, son tour est venu de transmettre. Ce qu’il fait à travers l’Institut Herbie Hancock qui donne le coup de main aux jeunes musiciens, mais qui veille aussi à leur éducation. Pareil engagement au service des autres n’est pas passé inaperçu aux yeux de l’Unesco qui a fait de Herbie Hancock, son ambassadeur de bonne volonté.
Crédit photo © Nick Letellier
Herbie Hancock
Terence Blanchard : trompette
Lionel Loueke : guitare, voix
James Genus : basse
Justin Tyson : batterie