C’est d’abord la voix de Kadri Voorand qui frappe : une cascade de notes qui ricochent comme les gouttelettes glacées d’un torrent de montagne, pour s’envoler dans une nuée. Une voix ample, tenue mais qui ne s’interdit pas l’improvisation, et la liberté du scat. Son piano ressemble à son chant, libre et épuré, simplement accompagné de la basse très groovy de Mihkel Mälgand. Kadri Voorand, c’est le jazz venu du froid. D’Estonie, très précisément le pays où cette jeune musicienne a vu le jour en 1986, où elle est considérée aujourd’hui comme une des meilleures artistes jazz.
La musique qu’elle compose, qu’elle joue, qu’elle chante ne ressemble à rien d’autre. Peut-être, ça et là, des clins d’œil à la grande Joni Mitchell, ou à Kate Bush.
Ce jazz balte que propose Kadri Voorand est d’abord une affaire de famille. Du folk qu’elle chante en famille avec ses parents musiciens, de l’apprentissage du piano dès le plus jeune âge, mais aussi des techniques du chant estonien, de ces polyphonies traditionnelles et des ballades nordiques. Mais c’est aussi une affaire de travail, de maitrise acquise au Conservatoire de Tallinn. Son talent d’interprète et de compositrice lui vaut très vite de prestigieuses propositions de collaborations. C’est en duo qu’elle se produit aujourd’hui, pour une série de douze chansons contenues dans son dernier album, dont on retiendra, entre autres merveilles, une étonnante reprise d’un hymne de Michaël Jackson, « They don’t really care about us ».
Une soirée en coproduction avec le
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