Nduduzo Makhathini aime à se présenter comme pianiste et chamane. Car pour ce jazzman sud-africain, tout va ensemble : la musique et la spiritualité. La musique est une offrande et une guérison, un dialogue avec les anciens. Un bienfait.
Il est né dix ans avant la fin de l’apartheid, au début des années 80, dans la région du Cap Oriental, au cœur d’un territoire zoulou, où la musique joue un rôle central. Jadis, elle motivait les guerriers, aujourd’hui elle accompagne la guérison.
C’est de cette tradition que vient ce pianiste-compositeur sud-africain, artiste majeur couronné de récompenses, auteur de huit albums dans son pays. Des racines auxquelles il faudrait ajouter la musique des grands aînés, musiciens et chanteurs de Hugh Masekela à Miriam Makeba qui ont ouvert la voie royale du jazz sud-africain. Il y a deux ans Nduduzo Makhathini, professeur et chercheur à l’université, rejoint la très prestigieuse maison Blue Note. La maison de disques du jazz, et tout particulièrement celle de McCoy Tyner, pianiste de légende, l’un des modèles de Nduduzo Makhathini.
Aujourd’hui, c’est lui qui porte le flambeau du jazz sud-africain. D’un jazz apaisé, riche de nouvelles expériences, flamboyant et inventif, libre mais les deux pieds solidement ancrés dans ses racines africaines.
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