À l’heure où on évalue plutôt une chanteuse sur son coffre, Stacey Kent fait un choix courageux. Elle fait dans la dentelle, le phrasé, le tempo subtil et le souffle. Crooneuse dans le sens plus élégant qu’il soit. Tout est dans la maitrise, la retenue. En l’écoutant, on pense à quelques grands maîtres du genre : Julie London, Henri Salvador.
Stacey Kent a toujours adoré chanter, mais elle n’avait jamais pensé que le chant serait sa vie.
Son truc c’est d’abord la littérature comparée. La musique revient dans sa vie lors d’un séjour à la Guildhall School of Music à Londres. Cette fois c’est très sérieux. En 1997, Stacey Kent sort « Close your eyes », son premier album, première collaboration avec Jim Tomlison, saxophoniste et compositeur. Dès les premières notes, l’essentiel de Stacey Kent est posé : la voix est de velours, soyeuse et précise, le souffle est étiré sur une simple note, sans jamais perdre le tempo, tout en subtilités évidemment. Une leçon de maintien. Au fil du temps, la chanteuse parcourt ce qu’on appelle le Great American Songbook, le grand livre des chansons américaines, de Gershwin à Burt Bacharach en passant par Cole Porter. Ce répertoire de standards s’enrichira plus tard de compositions originales de l’écrivain nobélisé Kazuo Ishiguro, et de classiques venus d’ailleurs : Michel Legrand, Henri Salvador, avec une petite prédilection pour la bossa nova. « Songs from other places », c’est le titre de son dernier album, où figure entre autres, « American Tune » de Paul Simon, enregistrée dans la foulée de l’assaut sur le Capitole.
Une soirée en partenariat avec la Mairie du 1-7
Crédit photo © Benoit Peverelli
Stacey Kent : chant
Jim Tomlinson : sax
Graham Harvey : piano
Josh Morrison : batterie
Mátyás Hofecker : contrebasse