Marseille Jazz des cinq continents

Mino Cinelu est un habitué qui, comme un grand frère, vient nous conter ses aventures jazzistiques aux frontières généreuses. Sa dernière escapade phocéenne date de 2019 en duo avec le pionnier norvégien du jazz Nils Petter Molvaer.

Résumer la carrière de Mino est peine perdue et nos quelques lignes seraient insuffisantes pour les contenir ! Repéré par Miles Davis, avec quatre albums au compteur quand même ! Mino a été dans tous les bons coups que ce soit dans le jazz et bien au-delà (Weather Report, Marcus Miller, Sting, Peter Gabriel, etc.)

Alors la belle nouvelle de cette édition, c’est que Mino Cinelu « Is Back » et c’est l’essentiel. Il revient avec un tout nouveau projet, MultiKulti, un trio inédit formé avec Bojan Z, pianiste franco-serbe remarqué aux côtés de Michel Portal, Henri Texier, Baptiste Trotignon…, et Régis Therese à la basse. Pour cette création, le trio MultiKulti invite Juan Carmona, l’un des plus grands guitaristes et compositeurs de flamenco.

Et de toute évidence ce quartet va nous ouvrir ses chakras musicaux en nous immergeant dans un tour du monde, mêlant musiques urbaines et musiques traditionnelles. Un concert sous le signe de la générosité.

 

Crédit photo © DR

Caravan Palace revient en force avec la sortie d’un nouvel album : Gangbusters Melody Club qui relance l’aventure de ce groupe singulier. Au top des charts dans les années 2010, ils ont embarqué avec eux une génération, avec des compositions et un son électrojazz sans équivalent. Le mélange exaltant de sons vintages et d’électronique compose un cocktail insolite de jazz et de swing, référence aux années folles. Sans conteste, l’originalité est la signature du trio. Leur univers déjantés et addictifs leur ont ouvert les portes des plus grands festivals ici en Europe, mais aussi aux Etats-Unis, avec des performances live particulièrement recherchées par une fan base animée de swing, de danse et de joie. En une dizaine d’années, le groupe passe du statut de sensation live de la scène européenne à celui de phénomène pop mondialement viral. Comme Coachella, Glastonbury ou Paléo avant lui, l’antre du Théâtre Silvain va résonner de bonheur et chavirer sous les assauts de Caravan Palace.

 

Crédit photo © Florent Drillon

Sophye Soliveau nous invite depuis son premier album, Initiation, dans une ballade sonore, laissant ses improvisations slalomer entre les maux et mots de sa vie, brandissant sa harpe comme un gri-gri guérisseur !

De ses premiers émois révolutionnaires au conservatoire de musique classique, aux premiers frissons en découvrant les harmonies de Francis Poulenc et les volutes vocales de Bobby McFerrin, jusqu’aux chocs successifs de la soul, du jazz et du RnB de Nina Simone, Lauryn Hill, Erykah Badu, la musique de Sophye Soliveau explore avec brio la pureté et la complexité de la simplicité. Et c’est sur scène que son alchimie s’opère et fait sens, avec sa partenaire de toujours, cette harpe qui l’a forgée et avec qui elle joue et converse avec magie.

Le Théâtre Silvain, pour un soir, aura des allures d’Apollo Theater et, entourée d’un trio de chœurs et d’une rythmique basse-batterie survoltée, Sophye nous plongera dans son histoire avec cette voix si extraordinairement soul’n’gospel.

 

Crédit photo © Elodie Martia

Écouter et voir sur scène Thee Sacred Souls est comme une madeleine de Proust, une douceur à la fois rassurante et passionnante, nous plongeant directement dans les bonnes années de la soul des sixties, celles d’Al Green, Marvin Gaye, Curtis Mayfield, Otis Redding et de Thee Midniters, originaires de Californie et l’un des premiers groupes chicanos, comme les Thee Sacred Souls, qui rencontrent le succès international en 1965 avec une reprise canon de Land of a Thousand Dances.

Thee Sacred Souls sont considérés comme les grands frères d’une génération récente d’artistes comme Gary Clark Jr. et Black Pumas. Leur début en 2019 a permis d’ouvrir, grâce à leur respect méthodique de la soul, les portes oubliées d’une musique essentielle à l’âme, redonnant à un public plus large et à des médias plus mainstream l’envie de découvrir l’esprit et le groove de la soul.

Chaque concert est comme une messe unique et le Théâtre Silvain va, pour l’occasion, arborer les couleurs de la Triple Rock Baptist Church, célèbre église groovy dans le film Les Blues Brothers et la fameuse scène hypnotique de James Brown !

Alors, venez groover et danser aux sons des Thee Sacred Souls, la lumière du moment de la soul !

 

Crédit photo © Mt.Rub

Anne Paceo représente à merveille l’inventivité et la curiosité de cette génération de jazz décomplexée nous plongeant, à chaque coup de tom et de caisse claire, dans une expérimentation jazz unique. Trois ans après l’immense succès de S.H.A.M.A.N.E.S, Anne Paceo est de retour sur les terres marseillaises avec une nouvelle création en forme d’une invitation dans son imaginaire foisonnant et rêveur d’une cité perdue et mythique : l’Atlantis. 

« Je me plais à explorer des continents imaginaires, des mondes rêvés, créer des ponts là où, sur le papier, il n’y en aurait pas. Cette fois-ci j’ai envie de créer de nouvelles cartographies musicales, celles d’une cité perdue, rêvée, mythique : l’Atlantis ». Anne Paceo

Entre spiritualité et attraction des abysses, cette batteuse aux mille et un rythmes, nous plonge dans une matière faisant partie à la fois de nos vies et de notre quotidien tout en gardant une grande partie de mystère. 

Son Atlantis comme source de réflexion, face à notre monde en plein changements et chaos ? Son Atlantis comme (re)source de son inspiration artistique si follement attractive ? Son Atlantis le temps d’une soirée pour nous lover et nous retrouver ? Là sont les questions et pour y répondre il n’y a plus qu’à venir à l’un des concerts événement de cette belle édition 2025.

Pour l’accompagner dans les profondeurs direction l’Atlantis, Anne Paceo s’est entourée d’une toute nouvelle équipe avec Cynthia Abraham au chant, Maya Cros aux claviers, Millie à la trompette, Christophe Panzani au saxo et Gauthier Toux au piano.

 

Crédit photo © Sylvain Gripoix

Quand le jazz quand le jazz est là ! Et quand il s’harmonise avec des influences venues d’ici et d’ailleurs, alors le jazz est jazz, celui qu’on aime, celui qui nous anime. Et Kokoroko en est de toute évidence l’un de ses plus beaux ambassadeurs. 

À leur actif plusieurs EPs, singles et albums dont le remarquable et remarqué Could We Be More et leur dernier album Get The Message. Avec seulement 4 titres, Kokoroko réussit à nous embarquer cœur et âme pour une célébration au groove et à la soul hypnotique nous laissant rêveur et dans un voyage musical adressé directement à leurs familles originaires du Nigeria, et aux âmes bienveillantes de Fela Kuti et de Tony Allen.

Le 11 juillet Kokoroko sort son deuxième album Tuff Times Never Last, et le soir même au Théâtre Silvain vous invite à danser au son d’un cocktail explosif d’afrobeat, de highlife et de soul !

Crédit photo © Jesse Crankson